Pendant l'organisation du voyage et pendant le voyage lui-même, j'ai dû interagir avec des personnes que je ne connaissais pas bien et en qui je ne pouvais pas avoir confiance, car il me semblait qu'elles voulaient profiter de mes faiblesses et de mon manque d'opportunités. Pour me protéger de cela, j'essayais de comprendre leurs intentions tout en gardant clairement à l'esprit mes objectifs. J'ai appris qu'il était important d'évaluer toutes les possibilités et alternatives avant d'accepter des propositions d'autres personnes, même si cela semble être une opportunité unique ou la meilleure solution pour répondre à mes besoins.

C'est quand je venais juste de quitter la maison que j'ai soudain commencé à m'inquiéter, m'interroger sur ma décision de départ et ses conséquences. J'étais anxieux et un peu incertain car je n'étais pas complètement préparé. Si j'avais réfléchi à l'avance à tout ce que cela impliquait, je me serais sûrement senti plus prêt et plus confiant pendant ce moment particulier qu'a été le départ.

Après le départ, j'ai été confronté à des situations inattendues qui n'entraient pas dans mes plans de départ et m'ont donné un sentiment de peur et d'insécurité. Cependant, ma force à surmonter les difficultés m'a étonnée. A partir de là, j'ai réalisé que prendre en compte et croire en mes ressources personnelles me permettait de voir à quel point j'étais fort et m'aidait à avoir plus confiance en moi, surtout en ma capacité à gérer les changements dans mes projets de départ. Très souvent, les échanges et relations que j'ai établis avec d'autres personnes m'ont permis de mieux comprendre et valoriser ces ressources.

Organiser le départ n'était pas simple: ma famille a réuni de l'argent pour mon voyage. Ils ont dû vendre un petit terrain où nous cultivions des légumes et ont emprunté de l'argent à un proche. Mon père a contacté quelqu'un qui a organisé le voyage. Je devais rejoindre un groupe de personnes qui quittaient le pays comme moi. Je savais que ce serait un voyage difficile, car j'avais entendu des histoires de personnes qui sont parties et n'ont jamais envoyé de nouvelles à leur famille, ou de ceux dont le voyage a duré des années et qui une fois arrivés ont été renvoyés au village, sans rien d'autre que le désir de repartir. Mais j'avais aussi entendu des histoires positives d'amis qui sont partis et ont vécu dans le confort d'une maison avec de l’eau, de l’électricité, et une grosse télévision. Eux, pouvaient envoyer quelque chose à la maison tous les mois.